3ème édition de la rencontre régionale de la route : La Route au coeur des transitions !

Publié par Agence plus2sens le

A destination des représentants des entreprises de l’industrie routière, des collectivités (élus et techniciens), des bureaux d’études et de la maîtrise d’œuvre, la 3e édition de la Rencontre régionale de la Route, portée par Routes de France Auvergne-Rhône-Alpes et les entreprises adhérentes au syndicat, s’est déroulée le mercredi 8 novembre dernier à Limonest (69). Autour de la thématique : « La Route au cœur des transitions ! », l’événement a rassemblé près de 150 participants et a été l’occasion d’illustrer les initiatives qui voient le jour sur le territoire pour décarboner la route. 

A l’heure de la transition écologique et énergétique, l’infrastructure routière se trouve confrontée à des défis majeurs. S’il est évident que nous ne pouvons pas « vivre sans elle », elle doit se réinventer : à la fois dans son usage, pour accueillir toutes les mobilités, et notamment les plus décarbonées (transports collectifs, modes doux, autopartage, etc.), et également dans la façon dont elle est construite, grâce aux solutions bas carbone développées par les entreprises. La Route est donc au « cœur des transitions » !

Thierry MOREL, Président de Routes de France Auvergne-Rhône-Alpes, a rappelé le rôle indispensable de cette infrastructure dans le quotidien de tous et souligné qu’elle doit faire partie intégrante du schéma des nouvelles mobilités. « Avec 155 000 kilomètres de routes en Auvergne Rhône-Alpes, représentant 15 % du réseau routier français, la route joue un rôle crucial dans nos déplacements. Que ce soit pour le fret ou les mouvements de personnes, 90 % des déplacements utilisent la route, en faisant la colonne vertébrale de toutes les mobilités. Elle est essentielle à notre capacité à nous déplacer, une colonne vertébrale sans laquelle notre mobilité serait compromise. Imaginer un monde sans route souligne son rôle vital.Il est indéniable que l’entretien des routes est impératif, comme le souligne notre syndicat professionnel, pour assurer la préservation du patrimoine routier et de sa capacité à répondre à son utilisation, représentant 90 % des déplacements ». 

Transition vers un secteur router plus durable et respectueux de l’environnement

Dans le paysage actuel du transport, où près de 90 % des déplacements se font par voie routière, l’industrie routière s’engage à repenser la construction et l’entretien des infrastructures pour réduire les émissions de carbone. Cette démarche inclut des avancées rapides dans la fabrication d’enrobés et de liants, avec l’utilisation de pratiques respectueuses de l’environnement, comme les liants biosourcés et les enrobés recyclés. De plus, l’industrie travaille à décarboner ses techniques de construction et d’entretien en adoptant des méthodes innovantes, telles que les enrobés tièdes et le recyclage en place des chaussées. Ces efforts environnementaux comprennent également la décarbonation des usages, notamment en verdissant des flottes avec des énergies vertes telles que les biocarburants, et en explorant les potentiels de l’électricité et de l’hydrogène comme carburants alternatifs.

Par ailleurs la route doit s’adapter à des usages décarbonés. « Dans l’évolution vers une mobilité plus durable, nos routes doivent être plus sûres pour accueillir différents types de transport, comme les pistes cyclables.De plus, elles doivent être prêtes à accueillir des voitures qui utilisent des énergies différentes, telles que l’électrique. 

Nos entreprises accompagnent les maîtres d’ouvrage dans le déploiement de bornes de recharge et travaillent à la création de routes spéciales, qui pourront recharger directement les véhicules. En plus de cela, nos routes doivent être prêtes pour des voitures connectées, qui peuvent aider à conduire » ajoute Thierry Morel.  

Trois autres moments marquants ont ponctué cette matinée :

→ La conférence animée par Flavien Neuvy, économiste, spécialiste de la mobilité

« Un monde sans route, est-ce possible ? Non ! Mais alors, à quelles attentes devra répondre cette infrastructure demain, face aux enjeux de la décarbonation et des mobilités vertes, sans aggraver les fractures territoriales ? »

Passionné par les évolutions du monde du commerce, des marchés automobiles et des comportements de consommation, Flavien Neuvy a proposé une analyse de l’évolution des usages des transports et des besoins de déplacement, et a repositionné la route face aux nouvelles attentes et habitudes citoyennes. 

Il a souligné qu’en moyenne, aujourd’hui, 61 % des Français n’utilisent jamais ou presque jamais les transports en commun pour réaliser les trajets entre leur domicile et leur lieu de travail ou d’études ; 82 % des individus en Europe maintiennent leur attachement à la voiture, et une proportion de plus de 86 % estime qu’il sera courant de posséder ou d’acheter une voiture dans les 10 prochaines années. Des constations qui suggèrent que la route continuera de jouer un rôle crucial dans la vie quotidienne des citoyens, malgré les évolutions des modes de transport.

→ La présentation de la feuille de route de la décarbonation de la profession par Jean-Pierre
PASERI, Président de Routes de France

La Profession des Travaux Publics s’est donnée pour objectif de suivre la trajectoire bas carbone nationale, à savoir une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40% à horizon 2030 (par rapport à 1990). Les entreprises de l’Industrie routière s’attèlent donc depuis plusieurs années à trouver des solutions et développer des innovations, pour continuer de construire et d’entretenir les routes, de façon plus vertueuse. Les entreprises routières ont déjà mis en œuvre des actions pour la réduction des émissions des gaz à effet de serre. Retour sur des chiffres clés : : (source : Bilan environnemental Routes de France – Données 2022).

  • 22,6 % : Taux de réintroduction d’agrégats d’enrobés recyclés dans les enrobés bitumineux (hors enrobés à l’émulsion) → En hausse constante depuis 10 ans, ce taux était de 19,9% en 2021. L’objectif fixé dans le pacte IDRRIM de dépasser le seuil des 20% à l’horizon 2025 est désormais déjà atteint.
  • 1 437 000 m² : Surface de chaussées retraitées en place à l’émulsion (+ 13% par rapport à 2021) → Cette technique présente plusieurs intérêts environnementaux : préservation de la ressource en matériaux neufs, suppression du transport lié à l’acheminement des matériaux neufs, réduction des émissions de gaz à effet de serre.
  • 36 % d’émissions de gaz à effet de serre en 2019, par rapport à 1990, pour une tonne d’un enrobé moyen, du « berceau » à la mise en œuvre.
  • 4 102 projets modélisés avec l’éco-comparateur SEVE → Un chiffre doublé en un an, grâce notamment à l’intégration croissante des critères environnementaux dans les appels d’offre.

→ La table ronde « La route au coeur des transitions » avec la participation de

  • Jean Luc BOCH, Président de l’Association Nationale des Maires des Stations de Montagne, Président de France Montagnes, Maire de La Plagne Tarentaise
  • Marie-Pierre FLECHON, Direction des mobilités du Conseil départemental de l’Isère
  • Virginie CHAVEROT Vice-présidente aux mobilités de la Communauté de Communes du Pays de L’Arbresle (CCPA), Vice-présidente de SYTRAL Mobilités

Les intervenants ont fait part de leur expérience, en tant qu’élus ou techniciens de collectivités travaillant sur des territoires divers, qui doivent composer avec le maintien d’un réseau routier indispensable à l’activité économique, au désenclavement et à l’équilibre rural/urbain, tout en répondant aux enjeux des nouvelles mobilités, de la sécurité des usages et de la transition environnementale.

En conclusion, la profession de la route s’engage dans une innovation continue pour contribuer à la transition écologique. L’innovation demeure au cœur de son action, déterminant sa capacité à relever les défis environnementaux. Que ce soit dans ses processus, ses produits ou ses méthodes de gestion de chantier, son aptitude à innover est incontournable. 

A propos de Routes de France Auvergne-Rhône-Alpes

Routes de France Auvergne-Rhône-Alpes est un syndicat de spécialité, adhérent à la Fédération régionale des Travaux Publics Auvergne-Rhône-Alpes. Il représente localement les entreprises de l’industrie routière, intervenant sur les chantiers de construction, de rénovation et d’entretien des voies de circulation routière et des ouvrages annexes. Elles réalisent également les aménagements urbains et de loisirs (trottoirs, pistes cyclables, voies piétonnes, places, parkings, etc.)

En Auvergne-Rhône-Alpes, Routes de France compte 198 entreprises et agences adhérentes employant environ 12000 salariés. Le chiffre d’affaires de l’activité « routes » représente 31% de l’activité globale des Travaux Publics auverhônalpins soit 1,922 Md d’euros en 2021.