L’affacturage, un moyen de financement rapide pour les artisans

Publié par Jennifer le

artisans

L’affacturage est le second moyen de financement à court terme, juste derrière le découvert bancaire. Comment fonctionne cette technique de gestion et en quoi intéresse-t-elle les entreprises du BTP ?

Les difficultés de trésorerie liée aux délais de paiement dans le BTP

Les délais de paiement impactent de plein fouet la trésorerie des entreprises tous secteurs confondus. Celles du bâtiment et des travaux publics se trouvent particulièrement affectées par l’écart entre les délais de paiement client et fournisseurs. Les chiffres communiqués par l’enquête de conjoncture de la CAPEB révèlent une augmentation des délais de paiement des clients des artisans du bâtiment entre 2019 et 2020. Le délai moyen a gagné un jour et demi, passant de 22 jours à 23,5 jours à compter de la date d’envoi de la facture. Les entreprises affichant les effectifs les plus importants sont aussi les plus impactées par cette tendance à la hausse. Concrètement, pour des entreprises de 10 à 19 salariés, le délai de règlement moyen atteint 36 jours, alors qu’il se stabilise à 22 jours pour une entreprise sans salariés. En parallèle, les factures fournisseurs s’accumulent et leur règlement a été rendu d’autant plus difficile au moment de la crise sanitaire alors que le paiement comptant s’était généralisé. Dans ce contexte, et en soutien à ces entreprises, le gouvernement avait lancé un dispositif de renforcement des financements par affacturage en complément des prêts garantis par l’État (PGE). En quoi consiste exactement cette technique d’affacturage au service des entreprises et comment la mettre en place ?

Qu’est-ce que l’affacturage ?

L’affacturage est une solution de gestion reposant sur les services d’une société financière, aussi appelée un factor. L’entreprise confie à cette société d’affacturage la charge de recouvrer les fonds et de gérer les dettes moyennant une commission convenue par contrat. 

Ces établissement qui achètent les créances commerciales peuvent être des filiales de groupes bancaires. En contrepartie, l’entreprise bénéficie d’une avance de trésorerie à court terme. Elle externalise la gestion de son portefeuille clients et se couvre contre le risque d’impayé.

Quelles sont les entreprises concernées par l’affacturage ?

Cette technique de gestion est ouverte à tous les types d’entreprises, aux artisans comme aux micro-entrepreneurs, exerçant leurs activités en B to B, sans distinction de taille ou de secteur d’activités. La France fait partie des pays pour lesquels l’affacturage est proposé aux TPE. Une très petite entreprise du BTP peut ainsi mobiliser de la trésorerie grâce à l’affacturage. Les sociétés d’affacturage s’adaptent à ces différents profils et la pratique progresse de manière relativement similaire quelle que soit la taille de l’entreprise. L’année 2020 constitue toutefois une ombre au tableau avec une contraction manifeste de l’activité d’affacturage due au ralentissement causé par la crise sanitaire. 

Combien coûte l’affacturage ?

Le factor se rémunère au moyen de la commission d’affacturage et de la commission de financement. La première correspond au service de recouvrement et le cas échéant à l’assurance-crédit. Cette commission est prélevée à chaque cession de créances sur la base d’un taux fixe ou variable ou d’un forfait. La seconde correspond à l’avance de trésorerie avec un taux d’intérêt sur le financement.

Quels sont les facteurs de variation du coût d’affacturage ?

La tarification des services d’affacturage dépend du risque porté par la société de financement. Le coût varie essentiellement selon le chiffre d’affaires de l’entreprise, l’estimation du taux de sinistralité et les différents services souscrits, comme l’assurance-crédit.

Dans les faits, cela implique souvent des coûts plus importants pour la couverture du risque porté dans le cadre des activités des plus petites entreprises, TPE et PME. Pour ces entreprises, les sociétés de facturation favorisent les solutions simples et accessibles et proposent par exemple des tarifications forfaitaires mensuelles, ou des offres adaptées à des difficultés ponctuelles de trésorerie. La dématérialisation et le recours aux plateformes digitales participent à cette dynamique de simplification.

Les opérations prises en charge par ces sociétés sont autant de démarches chronophages évitées pour les entreprises. La mise en place d’outils de gestion efficace est un autre moyen d’alléger la charge administrative de l’entreprise avec des logiciels comme Obat, conçus pour accompagner les activités du BTP. 

Comment mettre en place l’affacturage dans son entreprise ?

L’entreprise se rapproche d’un factor qui analyse ses postes clients afin d’en évaluer les risques. Ces estimations sont basées sur les informations et les documents transmis par l’entreprise. Si l’analyse se révèle favorable, le contrat d’affacturage est conclu entre l’entreprise et la société de financement. Le contenu du contrat aborde les différents points essentiel à son exécution, avec notamment :

  • son champ d’application ;
  • le taux de retenue de garantie applicable ;
  • le plafond de financement retenu ;
  • la commission de financement et la commission d’affacturage et leurs modalités de calcul…

Une fois le contrat signé par les parties, les factures sont transmises à la société d’affacturage. L’entreprise se voit verser les montants correspondants après application des différents frais et de la retenue de garantie éventuelle.