"Isolation des maisons individuelles : le polyuréthane, créateur d’espace de vie"

Publié par YucatanRP le

Avis d’expert par Christoph Kohlen, Covestro (ex-Bayer MaterialScience)
RT 2012, RT 2020, DTU 25.42… : les réglementations en matière d’efficacité énergétiques des bâtiments se renforcent. Avec elles, la délicate question des solutions à employer, de l’espace qu’elles occupent et des coûts inhérents. Et si la réponse se trouvait dans le polyuréthane et les gains en surface habitable qu’il procure ?
 
Efficacité énergétique : des normes toujours plus exigeantes
En construction neuve, l’isolation est de plus en plus prégnante : les directives européennes en faveur de l’efficacité énergétique et le besoin de contrôler la facture énergétique  sont reflétées en droit français par différentes réglementations thermiques. Elles-mêmes formulent concrètement des recommandations de niveau d’isolation requis.
Ainsi, la RT 2020 impliquera des épaisseurs d’isolants en hausse de 25 % par rapport aux recommandations de la RT 2012. Soit une perte d’espace de vie de plus en plus importante avec les isolants traditionnels, tel qu’indiqué dans le tableau suivant :

Bâtiment neuf
RT 2012 A horizon 2020
Niveau d’isolation recommandé pour les murs R ≥ 4,0 m².K / W R ≥ 5,0 m².K / W
Laine minérale λ = 0,035 14,00 cm 17,50 cm
PSE λ = 0,032 12,80 cm 16,00 cm
PU λ = 0,023 9,20 cm 11,50 cm

On le voit, avec des épaisseurs réduites de plus de 30 % par rapport aux autres isolants, le polyuréthane (également connu sous le nom de PU ou de PIR) et ses hautes performances énergétiques ont ainsi de quoi séduire en construction neuve.
Polyuréthane : un matériau prêt à l’emploi
Le PU est un matériau synthétique aux usages divers.  Il est ainsi présent dans les véhicules, les matelas, les réfrigérateurs, etc. Dans ces derniers, il s’est d’ailleurs imposé depuis longtemps : à se demander pourquoi nos frigos sont mieux isolés que nos maisons !
Dans le bâtiment, le polyuréthane se présente généralement sous forme de plaques planes, légères, faciles à découper et à installer. Très peu sensible à l’humidité, résistant aux moisissures et très rigide, le polyuréthane ne se déforme pas avec le temps, garantissant ainsi des dimensions stables et une excellente efficacité énergétique dans le temps.
En France, le polyuréthane est déjà utilisé depuis longtemps pour l’isolation des toits plats et des terrasses.  Mais sa présence dans d’autres applications « plus visibles » du bâtiment est plus récente.
La DTU 25.42, qui réglemente la mise en œuvre des isolants pour l’isolation intérieure, induit également une augmentation sensible des coûts d’isolation, et donc des coûts du m² habitable.  Depuis, plusieurs systèmes d’ITI à base de PU, similaires aux systèmes de contre-cloisons à base de laine minérale, sont apparus sur le marché.
Un gain de place, de confort et des économies pour les occupants
Le PU se caractérise par son haut pouvoir isolant. Avec un coefficient de conductivité thermique (lambda) de 0.023, il est près de 40% plus isolant que les isolants traditionnels. En d’autres termes, l’utilisation de PU en isolation intérieure se concrétise, pour des bâtis de taille identique, par une réduction considérable de la surface et du volume utiles.
Dans une maison de 6 x 10m sur 2 étages, pour une surface totale de 120m², l’isolation des murs intérieurs avec du polyuréthane augmente la surface habitable de près de 2.3 m² sur base de la RT 2012 et de 3 m² au regard de la RT 2020, par rapport à l’utilisation de polystyrène expansé.
Ainsi, grâce à sa faible épaisseur, l’absence de déformation et sa longue durée de vie (>50 ans), le PU permet d’augmenter l’espace de vie et de réduire de manière durable les factures d’énergie. Un confort thermique, mais aussi économique, non négligeable pour les occupants.
Un avantage compétitif pour les CMIstes
Dans un marché déjà tendu et avec une pression immobilière de plus en plus forte, le gain d’espace induit par l’utilisation du polyuréthane est donc un atout à ne pas négliger pour les CMIstes.
Bien sûr, l’isolation par l’extérieur reste toujours une option envisageable. Mais les coûts inhérents à cette solution peuvent être 2 à 4 fois plus élevés qu’une isolation par l’intérieur. Et selon l’implantation géographique du bâtiment, les normes d’urbanisme peuvent interdire purement et simplement une modification des façades.  L’isolation intérieure avec le PU permet donc de construire de manière traditionnelle tout en tirant profit des avancées dans l’isolation.
En outre, le surcoût engendré par l’utilisation du PU est inférieur au prix de vente des m² gagnés.  Pour le CMIste, faire le choix du PU est rentable au-delà d’un prix de vente au m² habitable de 1000 € selon la RT 2012, et de 800 € selon la RT 2020. Concrètement, pour une maison de 120 m² vendue aux alentours de 1.500 € le m² habitable, le CMIstes dégagera, avec le PU, une marge supérieure de 6 % grâce à ces m² vendus en plus.
En conclusion, la mise en œuvre des nouvelles normes, l’apparition de nouveaux systèmes prêts à l’emploi et l’installation sur le territoire national de plusieurs producteurs devrait sans aucun doute renforcer le succès du polyuréthane en France. Un succès déjà constaté chez certains de nos voisins européens, tels que la Grande-Bretagne, la Belgique ou encore les Pays-Bas, où le PU affiche, à ce jour, des parts de marché de 25 à 30 %.
 
À propos de l’autekohlenur
Christoph Kohlen est Marketing Manager chez Covestro (anciennement Bayer MaterialScience).  Titulaire d’un diplôme d’ingénieur, d’un MBA et certifié concepteur passif il est responsable de l’industrie de la construction pour la région France et Benelux.
Il est né en 1975 à Fulda (Allemagne) et vit en Belgique.